18 nov. 2011

Le vote et l'élection : synonymes de démocratie ?

Résumé :
- Le vote blanc par mécontentement : un effet pervers
-Ceux qui votent blanc, nul donnent leurs voix à ceux qui votent les candidats
-Pour un vrai résultat exprimé en vote par rapport à la population (et non par rapport aux votants)
-Le suffrage universel impossible dans les élections à grande échelle
-L’élection pas synonyme de démocratie

Pour bien comprendre le vote il faut distinguer différentes catégories

I Les votants :

                1-Ceux qui votent pour un candidat font un double choix : le choix de voter et de choisir un candidat ou une liste. Je veux me prononcer sur le sujet, je veux voter et je veux ce candidat.
                2-Ceux qui votent blanc, nul  font aussi un double choix : le même choix de voter et le choix de laisser les autres votants choisir à leurs places. Mais pourquoi ?
1 Petit exemple vaut mieux qu’un discours. Prenons une cité de 4000 habitants, tout le monde a le droit de vote et deux candidats se présentent, voici les résultats :

Alternatives
Bulletins
% par rapport aux votants
% d’abstention :
25%
% par rapport à la population
Candidat A
1000
50 et non 33.3

25
Candidat B
1000
50 et non 33.3

25
Votes blancs, nuls
1000
Ignoré

25
Abstention
1000
Ignoré

25

Si au lieu de voter blanc ou nuls, ces personnes s’abstiennent
Alternatives
Bulletins
% par rapport aux votants
% d’abstention :
50%
% par rapport à la population
Candidat A
1000
50

25
Candidat B
1000
50

25
Abstention
2000
Ignoré

50

2 Remarques :

1) Les élections en France actuellement reposent sur un chiffre, celui de la colonne 3, voter blanc, nul ou s’abstenir revient au même. Les candidats ont la même légitimité. Seulement le taux d’abstention est aussi évoqué, il ne sert à rien, certes, mais il est médiatisé.
On remarque que les votes blancs jouent contre l’abstention et pour les candidats !
Qu’est-ce que ça change ?
Vous ne voyez jamais tous ces tableaux, on vous annonce juste candidat A et B ont chacun 50% et il y a 25% d’abstention. Vous vous dites 4000 personnes*75%*50%=1500. Ils ont chacun 1500 voix et même si vous ne faites pas le calcul vous avez cette impression de sur représentativité des candidats.
Les 1000 votants blancs ont donné leurs voix aux candidats indirectement. Ceux qui votent blanc, un peu comme en Amérique élisent des grands électeurs (qui sont en fait les électeurs qui votent pour les candidats) qui votent pour eux. Ceux qui votent blanc donnent leurs voix à ceux qui ne votent pas blanc. Voter blanc par mécontentement est un contre-sens !
Avec de vrais résultats officiels exprimés en pourcentage par rapport à la population colonne 5 du tableau, le vote blanc ne serait pas pervers, malheureusement ce n’est pas le cas dans notre société. Exigeons cette condition, qui met tout le monde à égalité : votes pour candidats, votes blancs et abstentions. C’est bien plus intelligent que d’obliger les gens à voter.
2) Dans le cas des présidentielles ou autres élections à grande échelle, nous avons le choix qu’entre les candidats qui passent à la télé (le seul moyen pour se faire connaitre de 500 maires…), alors ayons au moins la possibilité de ne pas les choisir grâce au vote par rapport à la population. Si le vote blanc et l’abstention dépasse 50%, on revote tout en s’interrogeant sur le bien-fondé de l’élection. L’élection même honnête porte le vice en elle : elle ne cherche pas l’égalité démocratique mais une dictature consensuelle. Le peuple peut choisir uniquement son bourreau, pas son serviteur.

II Les abstentionnistes et les votants : 

Ceux qui ne votent pas sont des idiots et de sales feignants qui n’honorent pas la mémoire de leurs ancêtres qui sont morts pour ce droit.
Bien évidemment, nous ne nous contenterons pas de ce dogme à la sauce bobo bonne conscience inculqué par l’éducation nationale.
Il y a en effet des idiots et feignants dans cette classe.
Il y a des feignants, mais feignants honnêtes, je n’ai pas envie de m’intéresser, je ne sais pas, je ne vote pas, je fais confiance aux autres.
Différent du feignant qui a accroché à 3 phrases démagos et raffole de sujet people politique pas sur Voici mais sur BFM ou le journal de 20h, c’est plus sérieux(je connais les vacances de celui-ci, les aventures de l’autre, les vraies fausses histoires entre ces deux-là). Ce genre de feignant va répéter (subissant plus ou moins la même influence sociale qu’il exerce) et se complait à écouter ces histoires, se croit averti, initié à la politique et, en général, méprise et snobe ceux qui ne votent pas. Ces votants feignants par lâcheté intellectuelle portent une lourde responsabilité. Je citerai Goethe pour résumer :  « Nul n'est plus esclave que celui qui se croit libre sans l'être. »
Quant aux idiots, jusqu’à preuve du contraire, ils ne sont pas plus nombreux que chez les votants ! Au contraire, il ne faut pas oublier que parmi les non-votants siègent des gens qui sont contre le principe de l’élection ou contre tous les candidats mais sont justement plus malins que ceux qui votent blanc car ils parviennent à faire entendre leurs voix.
Tocqueville, un penseur-auteur aristocrate français du début du XIXème siècle :  « Je ne crains pas le suffrage universel : les gens voteront comme on leur dira. »

En savoir plus : http://etienne.chouard.free.fr/Europe/ 

10 nov. 2011

Continuer à ne rien faire : outre la lâcheté, une participation aux génocides modernes

Cette vidéo n'est pas de moi. Je la trouve très puissante, une grande partie de nos lâchetés quotidiennes y sont exposées.

Remarque : Cette vidéo date de 2003, le premier budget des Etats n'est plus la défense mais la dette et son service.
Les criminels financiers plus meurtiers que les brutes militaires!